Théâtre de l’Absurde : Son apport dans la pédagogie de la prononciation
Publié : 24/04/2017 Classé dans : Didactique | Tags: Didactique, Fonética, Pédagogie, Sons, Théâtre Commentaires fermés sur Théâtre de l’Absurde : Son apport dans la pédagogie de la prononciation
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Cinquième rencontre sur la Didactique des Langues à Rouen
Publié : 30/03/2015 Classé dans : Didactique | Tags: Affiche, Didactique, Enseignement-apprentissage, Espagnol Langue Étrangère (ELE), Linguistique Appliquée, Rythme, Sons Poster un commentaireRencontre
La cinquième rencontre sur la Didactique des Langues, en collaboration avec le laboratoire ERIAC de l’Université de Rouen, aura lieu le 2 avril 2015 à l’Université de Rouen.
Cette année la rencontre portera sur Le rythme dans l’enseignement-apprentissage de la compréhension et de l’expression.
L’invitée sera Marielle Cafafa, Docteure en Musicologie, Chercheuse et Directrice du Département de Musicologie à l’Université de Rouen.
Affiche
Dix ans auparavant…
Publié : 28/03/2011 Classé dans : Didactique | Tags: Communication, Didactique, Langue, Sons, Troubetzkoy Poster un commentaireLes souvenirs
Mes premières années d’apprentissage du français se résument à des mots et de toutes petites phrases du style : « camion, poisson, la rose, le livre, la bouche, la moustache, papa fume la pipe ». J’avais six ans et je commençais à apprendre ces quelques petits mots de français à la grande section de maternelle. J’adorais répéter ces mots parce que je trouvais que les sons qui les formaient m’étaient différents, drôles, exotiques, mélodieux, vivants, d’autant plus que j’imitais la prononciation d’une copine de classe qui parlait français à la maison avec sa maman d’origine française. « Quelle chance !, me disais-je, moi aussi, je veux prononcer les sons du français comme elle. » Malheureusement pour moi, cette expérience avec l’articulation, la prononciation, le parler différent, drôle, exotique, mélodieux et vivant du français s’est arrêtée là, pendant presque vingt ans. Oui, j’ai appris la conjugaison, la grammaire et j’ai beaucoup écrit en français. Cependant je ne l’ai guère parlé jusqu’au-delà de mes vingt ans.
Le départ et quelques expériences
Folle de lettres et passionnée de langues, j’ai quitté mon pays d’origine et je suis tombée, exprès, sur la France. Dans ce pays j’ai eu la chance de pouvoir expérimenter par moi-même, en tant que formatrice en communication et en langue, que le niveau d’espagnol oral des étudiants du secondaire et du supérieur n’était pas toujours au niveau que j’aurais espéré. J’ai constaté, avec une certaine complaisance que ces étudiants, pour la plupart, avaient beaucoup de mal à produire une suite de sons espagnols qui fassent sens. J’ai dit « avec une certaine complaisance » parce que cela m’a rappelé la première fois où je suis venue en France : je connaissais très bien la conjugaison et la grammaire, mais dès qu’un francophone me parlait je ne comprenais rien ou presque rien de ce qu’il me disait. Après autant d’années d’apprentissage de la langue française j’étais incapable de comprendre ce que les francophones me disaient. J’ai imaginé, alors, une maladie du cerveau qui retardait ma compréhension.
La rencontre
J’ai eu la chance de rencontrer une professeure, folle de lettres et passionnée de langues, qui m’a suggéré de réaliser des recherches sur l’enseignement-apprentissage de l’espagnol en milieu francophone. J’ai suivi sa suggestion et mon travail de recherche m’a permis de connaître mieux et de comparer les systèmes phonétiques et phonologiques de l’espagnol et du français et de créer une méthode avec des exercices gestuels et théâtraux dont le but était, et est toujours, d’aider les étudiants francophones à bien se débrouiller dans une langue qu’ils me disaient aimer et vouloir connaître davantage.
Les questions et la réponse
Mais, pourquoi mes étudiants parlaient sans tout le temps se faire comprendre ? Pourquoi moi, la première fois où je suis venue en France pour pratiquer la langue, j’ai constaté que je n’arrivais pas à comprendre tout le temps ce que les francophones me disaient ? J’ai trouvé la réponse chez un fou de lettres, du moins je le considère comme tel : Nicolas Serge Troubetzkoy. En comparant le système phonologique d’une langue à un crible à travers lequel passe tout ce qui est dit, Troubetzkoy expliquait que « seules restent dans le crible les marques phonétiques pertinentes pour individualiser les phonèmes. […] Chaque homme s’habitue, dès l’enfance, à analyser ainsi ce qui est dit et cette analyse se fait d’une façon tout à fait automatique et inconsciente. Mais en outre, le système des cribles, qui rend cette analyse possible, est construit différemment dans chaque langue. L’homme s’approprie le système de sa langue maternelle. Mais s’il entend parler une autre langue, il emploie involontairement pour l’analyse de ce qu’il entend le crible phonologique de sa langue maternelle qui lui est familier. Et comme ce crible ne convient pas pour la langue étrangère, il se produit de nombreuses erreurs et incompréhensions. Les sons de la langue étrangère reçoivent une interprétation phonologiquement inexacte, puisqu’on les fait passer par le crible phonologique de sa propre langue. »
Le remerciement
Grâce à Troubetzkoy, j’ai compris qu’à un moment de notre apprentissage de la langue étrangère mes étudiants et moi avions été véritablement sourds à certains sons, eux, de l’espagnol, et moi, du français. Il ne s’agissait pas d’une maladie du cerveau qui retardait la compréhension mais d’une sorte de surdité disons phonologique. Quel soulagement !
La dédicace
Je dédie ces premières lignes de mon blog à Béatrice Salazar. Sans elle je ne serais peut-être jamais allée à la rencontre de Troubetzkoy.
